Des scientifiques sont partis à la pêche aux informations pour expliquer deux miracles emblématiques de la Bible: la multiplication des pains et des poissons ainsi que la pêche miraculeuse.
L'étude révèle une «base scientifique plausible» aux récits se déroulant dans la mer de Galilée, connue aujourd'hui sous le nom de lac de Tibériade en Israël, rapporte le «New York Post», le 31 octobre. Dans ces deux miracles, Jésus aurait transformé une pêche infructueuse en pêche massive.
Une mort massive des poissons
Dans l'Evangile de Jean, après la résurrection de Jésus, ses apôtres n'ont rien à manger. Sur ses conseils, ils partent pêcher et en tire un «filet plein de 153 gros poissons à terre; malgré leur grand nombre, le filet ne se déchira pas». L'équipe de chercheurs suggère que ce sont des vents violents provoquant des vagues internes qui pourraient expliquer ce phénomène.
En effet, ces mêmes vagues auraient mené à un appauvrissement de l'oxygène dans l'eau du lac, provoquant probablement la mort des poissons par asphyxie. Ceux-ci flottant à la surface devenaient alors facilement accessibles aux pêcheurs.
Et il n'y a pas qu'au temps de Jésus que ce phénomène a pu exister dans le lac de Tibériade. La chercheuse de l'Institut de recherche en océanographie et limnologie d'Israël, Tamar Zohary, qui a participé à l'étude, souligne qu'une mortalité massive de poissons a été signalée en 1990, puis en 2007, 2012 et 2023. «La mer de Galilée est un lac stratifié. La couche supérieure est chaude et oxygénée, tandis que la couche inférieure est froide et manque d’oxygène», détaille-t-elle à «Times of Israel».
La multiplication des poissons
Dans l'Evangile de Matthieu, Jésus aurait réussi, à partir de cinq pains et de deux poissons, à nourrir environ 5000 disciples. Là aussi, pour les chercheurs, il est question de mortalité massive des poissons. Pour eux, le miracle se serait déroulé à la fin du printemps ou au début de l'été, moment où les changements rapides de températures ramenaient un grand nombre de poissons morts à la surface à l'époque.
Pour la réalisation de cette étude, Tamar Zohary s'est également associée avec l'Institut Volcani du ministère de l'Agriculture israélien ainsi qu'à l'Université Griffith, en Australie. Selon les chercheurs, la compréhension de ce phénomène permettrait de prévenir la mort massive de poissons non seulement dans le lac de Tibériade, mais également dans d'autres plans d'eau similaires. Ce rapport fait suite à des recherches indépendantes qui affirment que le Suaire de Turin n'a probablement pas été utilisé pour envelopper le corps de Jésus.
Solène Monney